mardi 12 mai 2009

Résumé du débat d'hier


Hier, c’est tenue la réunion info-débat sur l’union européenne et le vote du 7 juin autour de l’eurodéputé maire de Quimper Bernard Poignant.
En bon militant, je suis allé représenter le Mouvement Pour le France pour manifester la présence du courant Libertas. Nous nous sommes retrouvés dans une salle de 90 sièges dont seulement une vingtaine était occupé. Là, il y avait vraiment un malaise. Je crois que tous le monde était un peu gênés. La semaine dernière, dans la même ville les cocos réunissaient 90 personnes autour de 3 conseillés municipaux en faisant moins de publicité.
Je me disais au passage que si nous, au MPF-CPNT nous organisions avant l’élection une réunion, nous ne serions pas moins performants.
Messieurs Morucci et Poignant siègent sur deux fauteuils installés sur la tribune. L’eurodéputé Quimpérois expose les institutions européennes sans en cacher leur complexité. Le discours et clair net et franc. Il explique clairement ce que fait le parlement et la commission. Sans qu’on le lui demande, il s’exprimera sur des vérités qui ne sont pas forcément bonnes à dire pour sa famille politique. Il dira donc de lui-même que le clivage gauche-droite n’existe pas au parlement européen tel qu’il est en France. Que les lois doivent passer en concluant des accords techniques entre les différents groupes dans l’hémicycle comme en commission. Il contredira de lui-même la secrétaire générale de son parti en soutenant que les représentants du Portugal, d’Espagne et d’Angleterre soutiennent Monsieur Barosso comme président de la commission.
Il parle autant d la qualité des institutions que de leurs insuffisances. Il prendra l’exemple du vin rosé coupé pour illustrer son argumentaire en informant : « Maintenant au parlement, on appelle Barroso Ba-rosé » (Ah … Je me demande bien de qui ça vient ça !!!). L’exposé est intéressant. Il est l’une des rares personnes qui ose dire que, si la Turquie est un pays laïque, il est bon de noter que la laïcité n’a pas la même signification chez les ottomans que chez les français. Cela est quand même surprenant venant d’un socialiste. En fait, tout au long de son exposé, il se réfèrera à l’histoire, son domaine de prédilection. C’est ce qui fait toute la richesse et l’originalité de son analyse. Il est bon de rappeler que Monsieur le maire en est un professeur agrégé.
Il s’en est suivi de questions des quelques personnes présentes ce soir. Ce fut très court. Je pense que Monsieur Morucci ne voulait pas faire durer la soirée plus longtemps pour seulement vingt personnes. La psychose des auditeurs se résume en quelques questions : « Que va-t-on faire si les Irlandais votent encore non ? Où en est-on au niveau des ratifications ? » Au moment où Monsieur Poignant évoque l’éventuelle possibilité d’un référendum généralisé je ne puis que prendre le micro. Dans un premier temps, je salut la personne en me présentant comme un membre du mouvement pour la France. Je lui fait savoir que j’ai apprécié qu’il nous ait exprimé aussi clairement les institutions et son opinion sans avoir de discours minimaliste, notamment sur la Turquie et la laïcité. Mais je souhaite quand même lui expliquer quelques désaccords que j’ai avec lui :
« La question qui a été posée aux Français est « Voulez vous remettre les pouvoirs que vous avez encore aux institutions européennes ? » Il est évident que seuls les français peuvent répondre à une question pareille ! Car pour décider si oui on non les français remettent ce pouvoir, ce ne sont quand même pas les lituaniens qui vont aller s’exprimer à notre place. C’est quand même ce qui se passerait si nous avions un référendum généralisé. »
Ensuite, je lui ai dit qu’appart lui et Monsieur Sarkozy, tous le monde soutient que le traité de Lisbonne n’est qu’une pâle copie de la défunte constitution. Au moment où, malgré moi, je le compare à Monsieur Sarkozy, je sens une crispation des quelques personnes présentes. De plus, je lui fais noter que quand un peuple dit non, alors on lui fait revoter à nouveau. Ce qui est bien sûr très démocratique !!!
Je fini mon intervention par les mots suivants : « J’ai lu votre lettre adressée à Vaclav Claus. Ce dernier est membre de notre mouvement, c'est-à-dire Libertas qui est aujourd’hui présent dans tous les pays de l’union européenne. On pourra peut être plus tard en parler si vous le souhaiter. En attendant je souhaite quand même vous faire savoir que nous l’avons trouvée inconvenante ». J’ai entendu une exclamation de surprise et d’indignation dernière moi. Apparemment, je n’ai pas que des amis dans la salle.
J’ai en face de moi, une personne qui ne connait pas la langue de bois et s’exprime franchement. Il n’a pas peur de dire qu’il est contre l’utilisation du référendum comme mode de ratification. Cette méthode bloque la construction européenne. Il dit clairement et assez froidement que l’Europe s’est construite jusqu’aujourd’hui sans en référer aux peuples et qu’il est donc normal de continuer ainsi. L’Europe n’est pas démocratique, nous sommes au moins d’accord lui et moi là-dessus.
C’est aussi un homme qui n’a qu’une vision comptable des peuples. Pour lui, il n’y a aucuns doutes, les pays européens ont besoin d’immigration. Il n’y a surtout pas plus de questions à se poser, ni sur la culture ni sur la civilisation ni sur l’évolution ethnique de la société française.
En bref, Monsieur Poignant est un homme qui a de grandes qualité. Il est dommage qu’il soit dans l’autre camp. Ce genre de débat est très frustrant car on ne peut pas dire tous ce qu’on veut faute de temps. J’ai quand même montré ce soir que le MPF était là, implanté dans le Finistère. J’ai aussi testé la justesse de nos arguments et ai constaté que les eurodéputés ne sont pas inatteignables. Ils peuvent aussi être quelques peu déstabilisés quand on les met en face des réalités. Il est clair qu’il existait un réel décalage entre l’exposé de soir qui était plutôt centré sur les institutions de l’union européenne et les préoccupations quotidiennes des citoyens. Une autre remarque qui peut être faite, est que l’euro béat porte bien son nom. Si c’est européen, c’est forcément mieux.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire